Et pour le neuvième tome de ses aventures, la brume, plus que jamais la brume. Celle de la photographie de couverture, celle surtout qui baigne le cerveau d’Adamsberg. La brume ou bien « les bulles », du pareil au même. Les bulles qui s’agitent dans l’esprit du commissaire, grossissent, remontent à la surface puis se dégonflent, ou parfois explosent, sans dégât, ou du moins en apparence. Car que reste-t-il de la ballade des bulles dans l’entrelacs labyrinthique des (...)
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Quand sort la recluse
25 juillet 2017, par FERREFred Vargas (Flammarion) -
Surtensions
21 juin 2017, par FERREOlivier Norek (Michel Lafon/Pocket)Éviter la redite, quand d’autres se contentent de faire chauffer la photocopieuse. La volonté est tout à l’honneur d’Olivier Norek, bombardé auteur à succès – amplement mérité – avec ses deux premiers romans, Code 93 et Territoires. Il revient ici boucler (ou pas ?) sa trilogie sur le capitaine Victor Coste et son équipe de la brigade criminelle de Seine-Saint-Denis en se gardant de tout surplace.
Effectivement, l’affaire commence derrière les barreaux. (...) -
Ils savent tout de vous
8 juin 2017, par FERREIain Levison (Liana Levi-piccolo)Tradition du mois de juin. Dans les gazettes débarquent les sélections « à lire sur la plage ». Le polar y est plutôt en bonne place. C’est que le genre, s’il occupe de plus en plus la chronique littéraire, reste tout de même à un niveau d’estime proche de celui de la mer, ce qui, finalement, tombe assez bien pour la sableuse occasion. Alors voilà donc ce qui pourrait passer pour un parfait roman de plage : pas trop compliqué, pas trop chiant, pas trop long, pas trop (...)
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Derrière les panneaux il y a des hommes
17 mars 2017, par FERREJoseph Incardona (Pocket)Le roman s’ouvre. Sur une mouche à merde. Lucilia Caesar. Pierre la regarde. Mais Pierre est mort. En dedans. Il la regarde. Se poser ça et là. Reine des lieux : aires d’autoroutes. L’univers qu’il hante désormais. Depuis la mort de sa fille. Assassiné entre deux péages quelque part par quelqu’un. Pierre ne survit que pour le trouver. Se venger. Il n’en sortira pas. Tant que. Les autres non plus. Pascal parce que c’est là qu’il chasse. Le (...)
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Bondrée
6 mars 2017, par FERREAndrée A. Michaud (Rivages)Il y avait, cet été là, autour du lac de Bondrée, la rousse et la blonde, Zaza Mulligan et Sissy Morgan, grandes tiges inséparables, à faire les malignes bien sûr, prendre des airs de leur âge et même un peu plus, avec leurs gambettes bronzées que certains regardaient du coin de l’œil. C’était l’année 1967, et au Québec comme ailleurs, les gamines fredonnaient Lucy in the sky with diamonds, ambiance Summer of love baby. Mais elles jouaient à quoi, là ? À la bitch (...)
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Molécules
27 janvier 2017, par FERREFrançois Bégaudeau (Gallimard, Verticales)Il n’a pas écrit un polar. Il s’est inspiré d’un fait divers. Nuance. Parce que le fait divers « a du talent ». Ce serait bête de ne pas en profiter. Comme il se frotte au genre, il est quand même allé voir de son côté, a lu une dizaine de polars, histoire, peut-être, de réviser les codes, et de surtout de ne pas faire comme ses auteurs, aussi bons fussent-ils. Il s’est donc appliqué à « revitaliser » (relativiser ?) le polar, en l’occurrence à s’occuper (...)
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Cartel
23 novembre 2016, par FERREDon Winslow (Seuil)« À la parution de La Griffe du chien auquel j’ai consacré six ans de travail, j’étais convaincu d’avoir écrit sur le pire du pire. J’avais tort, tragiquement tort ». Don Winslow, entretien au Monde (31 août 2016).
C’est un cauchemar. Ou plutôt : un attaque de terreur panique. Un pilonnage intensif. Sur 716 pages. Des meurtres, de la torture, et encore, exécutions, décapitations, éventrations, par dizaines, centaines, attaques, représailles, vengeance, cycle (...) -
Le motel du voyeur
1er novembre 2016, par FERREGay Talese (Editions du sous-sol)Évidemment, on veut lire. Jeter un œil, au moins. Quitte à détourner le regard, peut-être, ou à fermer le livre. Mais peut-on résister à pareil « pitch », surtout quand les gazettes jettent dans la marre de la rentrée littéraire de méchants appâts : « dérangeant », « étonnant », « génial », « écrit magnifiquement » ? Bien sûr que non.
Le motel du voyeur, donc. C’est l’œuvre d’un vieux monsieur de 84 ans. Et pour cause. Gay Talese a gardé son histoire sous le (...) -
Le crime des justes
12 septembre 2016, par FERREAndré Chamson (Les Cahiers Rouges, Grasset)Vingt huit ans. Né avec le siècle, André Chamson n’a que 28 ans quand paraît en 1928 Le crime des justes, son troisième roman. Quand on le referme, on est certain d’avoir eu affaire à l’œuvre d’un vieux sage, d’une maîtrise parfaite, d’une maturité saisissante. Une écriture ample et un récit ramassé - 150 pages à peine - qui ouvre pourtant mille et une pistes sur lesquelles, comme son héros Conseiller, on peut cheminer longtemps, la tête pleine de (...)
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Les planificateurs
8 juillet 2016, par FERREKim Un-Su (L’aube noire)A l’abri de la forêt, le tueur observe. Un vieil homme dans sa cour. Il arrose ses fleurs. Un énorme chien noir vient frotter sa tête. Le tueur hésite. Appuyer sur la détente maintenant ? Oui, bien sûr. Pourtant, « ce n’est pas le bon moment », conclut-il. Le tueur s’endort. Le vieil homme le réveille deux heures plus tard, invite le tueur à finir la nuit chez lui. Ils boivent, se racontent des histoires, philosophent un brin. Puis se laissent prendre par le sommeil. Le (...)
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